Allan Kardec
1804-1869
Codificateur du Spiritisme
Allan Kardec, de son vrai nom Léon-Hyppolyte-Dénizard Rivail, est né à Lyon le 3 octobre 1804, au sein d'une vieille famille qui s'est illustrée dans la magistrature. Alors âgé de 6 ans, les évènements politiques des années 1814-1815 en France ont convaincus les Rivail d'envoyer leur fils à Yverdun en Suisse.
Élève de l'école de Pestalozzi, il devient l'un des disciples du célèbre professeur. Il obtient les baccalauréats ès lettres et ès sciences, puis, ses études terminées, il vient s'établir à Paris.
De 1835 à 1840, au 35 rue de Sèvre, il dispense gratuitement des cours où il enseigne la chimie, la physique, l'anatomie comparée et l'astronomie, en appliquant les principes pédagogiques de Pestalozzi.
En 1832, il épouse une femme de dix ans son aînée, Amélie Boudet, qui sera d'une discrétion et d'une fidélité à toute épreuve.
En 1849, il est professeur de sciences dans un lycée parisien. Tout ce labeur finit par lui procurer une certaine aisance qui lui permet de s'adonner librement à sa nouvelle passion : le magnétisme.
C'est ainsi qu'il s'introduit peu à peu dans des cercles où il assiste à certaines expériences médiumniques....
Il vient d'avoir 50 ans et le mot SPIRITISME n'existe pas encore. Ses amis Carlotti, Victorien Sardou, René Taillandier et l'éditeur Didier le chargent à cette époque d'une tâche particulièrement délicate. Ils ont rassemblé une immense documentation provenant de tous les coins d'Europe et d'Amérique sur les phénomènes paranormaux. A cette masse de papiers, ils ont adjoint une cinquantaine de cahiers où sont minutieusement décrites les expériences qu'ils poursuivent depuis 5 ans. Ils demandent à Rivail d'essayer d'en établir une synthèse et d'en tirer un certain nombre de principes. Les débuts sont plutôt difficiles. Rivail juge les documents obscurs, et s'il accepte de continuer, c'est par amicale complaisance.
Lors d'une séance, une médium lui affirme qu'il a été un druide du nom d'ALLAN KARDEC dans une vie antérieure. Elle déclare aussi que les Esprits le guideront dans sa vie actuelle pour apporter à l'humanité une nouvelle doctrine salvatrice. Par la suite, il acquiert la conviction qu'il est aidé, inspiré dans ses recherches. Une certitude s'empare de lui :
LES ESPRITS ONT UNE EXISTENCE REELLE, VERIFIABLE. Des milliers de preuves se sont accumulées à travers l'histoire pour montrer leur invisible présence et parfois leurs interventions.
C'est sur cette croyance érigée en doctrine qu'il édifia toute la PHILOSOPHIE SPIRITE.
Il y entrevoit tout d'abord le principe de nouvelles lois naturelles : celles qui régissent les rapports du monde visible et du monde invisible ; il reconnaît dans l'action de ce dernier une des forces de la nature dont la connaissance doit jeter la lumière sur une foule de problèmes réputés insolubles, et il en comprend la portée au point de vue religieux.
Il fonde à Paris, le 1er Avril 1858, la première société spirite, la Société Parisienne des Etudes Spirites, dont le but exclusif est l'étude de tout ce qui peut contribuer à l'avancement de cette nouvelle science. Allan Kardec se défend à juste titre de n'avoir rien écrit sous l'influence d'idées préconçues ou systématiques ; homme d'un caractère, froid et calme, il a observé les faits, et de ses observations il en a déduit les lois qui les régissent.
En démontrant que les faits faussement qualifiés de surnaturels sont soumis à des lois, il les fait entrer dans l'ordre des phénomènes de la nature, et détruit ainsi le dernier refuge du merveilleux et l'un des éléments de la superstition.
Les preuves matérielles que donne le Spiritisme de l'existence de l'âme et de la vie future tendent à la destruction des idées matérialistes et panthéistes. Un des principes les plus féconds de cette doctrine, et qui découle du précédent, est celui de la pluralité des existences , déjà entrevu par une foule de philosophes anciens et modernes.
De ce principe découle la solution de toutes les anomalies apparentes de la vie humaine, de toutes les inégalités intellectuelles, morales et sociales ; l'homme sait ainsi d'où il vient, où il va, la raison pour laquelle il est sur la terre et pourquoi il y souffre. Les idées innées s'expliquent par les connaissances acquises dans les vies antérieures ; les sympathies et les antipathies, par la nature des rapports antérieurs.
Allan Kardec se désincarne le 31 mars 1869. Il est enterré au Père Lachaise