Itinéraire Spirite

Publié le par Union Spirite Française et Francophone

Le but essentiel du Spiritisme dit son codificateur Allan Kardec : " c’est l’amélioration des hommes." Il est par ailleurs courant de lire dans tous les authentiques manifestes spirites que "Le Spiritisme est une ère nouvelle pour l’humanité en tant que révélation."

Nous tenons dès l’abord à préciser que notre intention n’est point de convaincre, ni de heurter les convictions sincères de tout un chacun. Il est dans notre éthique de respecter les croyances et la foi de tous nos frères en humanité.

"Le Spiritisme a pour vocation d’enseigner mais de ne rien imposer" comme l’a dit Léon Denis considéré selon notre point de vue, comme le Bossuet du Spiritisme autant par ses dons d’orateur, que par ses talents d’écrivain. Son livre Jeanne d’Arc Médium renferme des richesses d’informations et de spiritualité remarquables.

Cela dit, laissons nos pensées pour quelques instants s’évader à travers l’espace et le temps et transportons-nous dans une jolie petite ville suisse que l’on nomme Yverdun, bâtie à l’extrémité du lac de Neuchâtel, dont l’observateur le plus attentif ne saurait apercevoir les limites.

Dans ce site, en l’année 1818 se trouve une école où l’on peut distinguer un garçonnet de 14 ans. La plupart de ses petits camarades s’ébattent joyeusement. Lui, par contre, donne à quelques jeunes gens de lumineuses explications sur certains points du cours qu’ils n’ont pas compris. C’est un enfant surdoué comme nous les dénommons de nos jours. Ses yeux scintillent d’un éclair d’intelligence. On lit dans son regard une bonté infinie.

Cet enfant qui préfère l’étude aux jeux bruyants et qui déjà manifeste tant d’aptitudes pour l’enseignement, n’est autre que Denizard Hyppolyte Léon Rivail, né à Lyon dans une famille traditionnellement catholique et non moins traditionnellement vouée à la magistrature.

Rivail, selon nous s’est incarné pour dégager d’une masse compacte de documents venus de tous les points du globe, la Doctrine Spirite, qui compte aujourd’hui à travers le monde plus de 50 millions d’adeptes. Pendant son séjour à Yverdun qui dura 7 ans, Rivail avait passé brillamment ses examens de science et de lettres. Il avait appris 6 langues, ce qui d’ailleurs lui permit de traduire Fénelon en allemand et de planifier le mouvement spirite international beaucoup plus tard, à 55 ans.

En 1825,
il arrive à Paris pour enseigner selon les principes du célèbre pédagogue Pestalozzi dont Michelet, parlant de lui dans "Nos fils", salue l'homme de bien, et reconnaît l’apôtre de la pédagogie moderne parce que sa vie eut toujours comme but principal de régénérer l’humanité par l’instruction. L’assemblée législative lui décerne en 1792, le titre de citoyen français. Il conquit la gloire mais non la fortune. Rivail avait lui aussi choisi par vocation et par passion l’enseignement, c’est en tant que tel qu’il produisit les oeuvres pédagogiques suivantes :

1828
Plan proposé pour l’amélioration de l’instruction publique.

1829
Cours pratique et théorique d’arithmétique d’après la méthode de Pestalozzi à l’usage des instituteurs et des mères de famille.

1831
Grammaire française classique.

1846
Manuel des examens pour le brevet de capacité, solutions raisonnées des questions et problèmes d’arithmétique et de géométrie.

1848
Catéchisme grammatical de la langue française.

1849
Programme des cours usuels de chimie, physique, astronomie, physiologie qu’il professait au lycée polymatique.

Dictées normales des examens de l’Hôtel de Ville et de la Sorbonne, accompagnées de dictées spéciales sur les difficultés orthographiques. Ouvrage très apprécié lors de sa parution.

Constamment occupé à rendre attrayants et intéressants les systèmes d’éducation, il inventa dans le même temps, une méthode ingénieuse pour apprendre à compter et un tableau mnémonique de l’Histoire de France ayant pour objet de fixer dans la mémoire des élèves des dates et événements remarquables qui illustrent chaque règne.

Il était, en outre, membre de plusieurs sociétés savantes, entre autres de l’Académie royale d’Arras qui, dans un concours en 1831, le couronna pour un mémoire remarquable sur le sujet suivant : Quel est le système d’études le plus en harmonie avec les besoins de l’époque ? On peut constater que ce sujet reste toujours d’une brûlante actualité !

Jacques Lantier dans son livre : Le Spiritisme édité chez Grasset écrit : "J’étonnerai sans doute beaucoup de lecteurs en leur révélant que le rayonnement du génie français à l’étranger n’est pas toujours dû en premier lieu, comme ils le supposent, à Voltaire, Rousseau, la Révolution française, Napoléon ou Pasteur, mais souvent à Allan Kardec et au Spiritisme. Jacques Lantier n’est pas spirite, mais reste essentiellement un chercheur de la vérité d’où qu’elle vienne. Homme de science, il sait écarter les ragots, les sectarismes et la calomnie à bon marché.

Anna Blackwell, la traductrice des oeuvres d’Allan Kardec en anglais et qui l’a connu personnellement, le décrit ainsi : "Il était d’aspect robuste, avec une force de lutteur bien façonné. Ses yeux étaient gris clair. Il était tenace et actif dans son travail. Il avait un tempérament calme, prévoyant et réaliste qui donnait parfois une impression de froideur, accompagné d’un scepticisme naturel."

"Très logique dans ses raisonnements et ses argumentations, il ne manquait jamais de trouver des applications pratiques pour toutes les idées qu’il avait. Il était aussi loin du mysticisme que des débordements que donne parfois l’enthousiasme d’une découverte. Pondéré en toutes choses, il parlait lentement et simplement sans affectation, avec sincérité et honnêteté, qualités qui, toujours, ont été les traits marquants de sa personnalité. Sans provoquer des discussions interminables, ni tenter de les éviter, il recevait aimablement tous les visiteurs qui venaient des quatre coins du monde, en respectant les idées de chacun. Il répondait avec courtoisie aux objections qu’on lui faisait. Il informait avec patience ceux qui lui demandaient comment il était parvenu à connaître le monde de l’au-delà. Il disait toujours franchement et clairement les choses. Il arrivait quelquefois que son visage s’irradiait avec un sourire agréable et amusant. Il recevait toutes sortes de personnes de niveaux sociaux différents, du plus humble jusqu’à des personnalités du monde littéraire, artistique et scientifique. Napoléon III, pour qui la doctrine spirite était familière, le reçut à plusieurs reprises aux Tuileries."

Rivail professait à Paris depuis 1825, mais c’est à partir de 1823, alors qu’il n’avait que 19 ans, qu’il se sentit attiré avec le calme et la sincérité qui le caractérisaient, par l’étude du magnétisme. Mais qui dit magnétisme ne dit pas Spiritisme et Rivail vécut jusqu’à 50 ans sans savoir que certains humains ont la possibilité de converser avec les Esprits.

En 1854, un magnétiseur dénommé Fortin, lui dit : "Non seulement on peut faire tourner une table en la magnétisant, mais encore on peut la faire parler, et répondre aux questions posées."

Réponse du professeur Rivail :

"Oh ! C’est là une autre question ; j’y croirai quand je le verrai et quand on m’aura prouvé qu’une table a un cerveau pour penser, des nerfs pour sentir et qu’elle peut devenir somnambule. Jusque-là permettez-moi de n’y voir qu’un conte à dormir debout."

L’année suivante est l’année où Rivail va commencer une étude et une recherche inédites. Un de ses amis Carlotti, bouillant Corse, parle à Rivail de l’intervention des Esprits, mais son enthousiasme laissa sceptique Rivail qui ne s’emballait jamais. Disons-le, les premiers contacts de Rivail avec ce qu’il appela plus tard le Spiritisme, ne furent guère probants.

Néanmoins, après trois ans d’observations, de contrôles sévères, de mise à l’épreuve des médiums, et après avoir démasqué des Imposteurs et des charlatans, Rivail, après qu’on lui eût révélé qu’au temps des Druides il s’appelait Allan Kardec produit sous ce pseudonyme, les oeuvres suivantes :

18 avril 1857

Le Livre des Esprits qui eut un retentissant succès. Ce livre est toujours édité. Il se compose de 1019 questions posées aux Esprits, de 15 chapitres pour l’introduction et de 9 chapitres pour la conclusion. Il est remarquable de noter le passage suivant dicté par l’Esprit de Vérité, cette entité spirituelle qui guida Allan Kardec dans tous ses écrits :

"Souviens-toi que les bons Esprits n’assistent que ceux qui servent Dieu avec humilité et désintéressement et qu’ils répudient quiconque cherche dans la voie du ciel un marchepied pour les choses de la terre ; ils se retirent de l’orgueilleux et de l’ambitieux."

"L’orgueil et l’ambition seront toujours une barrière entre l’homme et Dieu ; c’est un voile jeté sur les célestes clartés et Dieu ne peut se servir de l’aveugle pour faire comprendre la lumière."

En 1858

Seul contre tous, Allan Kardec fait publier le premier journal spirite La Revue Spirite dont nous avons aujourd’hui au sein de l’Union Spirite Française et Francophone, la tâche de faire perdurer en toute légalité.

Janvier 1861

paraît Le Livre des médiums.

Avril 1864

paraît l’Evangile selon le Spiritisme, dont il nous semble judicieux d’exposer des extraits instructifs.

"Quiconque connaît les conditions dans lesquelles les bons Esprits se communiquent, leur répulsion pour tout ce qui est d’intérêt égoïste, et qui sait combien il faut peu de chose pour les éloigner, ne pourra jamais admettre que des Esprits supérieurs soient à la disposition du premier venu qui les appellerait à tant la séance ; le simple bon sens repousse une telle pensée. Ne serait-ce pas aussi une profanation d’évoquer à prix d’argent les êtres que nous respectons ou qui nous sont chers ?"

"Sans doute, on peut avoir ainsi des manifestations, mais qui pourrait en garantir la sincérité ? Les Esprits légers, menteurs, espiègles, et toute la cohue des Esprits inférieurs, fort peu scrupuleux, viennent toujours, et sont tout prêts à répondre à ce que l’on demande sans se soucier de la vérité."

"Celui donc qui veut des communications sérieuses doit d’abord les demander sérieusement, puis s’édifier sur la nature des sympathies du médium avec les êtres du monde spirituel ; or, la première condition pour se concilier la bienveillance des bons Esprits, c’est l’humilité, le dévouement, l’abnégation, le désintéressement moral et matériel le plus absolu."

Et quant à la pratique de la médiumnité, on y lit ceci : "A côté de la question morale, se présente une considération effective non moins importante qui tient à la nature même de la faculté. La médiumnité sérieuse ne peut être et ne sera jamais une profession, non seulement parce qu’elle serait discréditée moralement, et bientôt assimilée aux diseurs de bonne aventure, mais parce qu’un obstacle matériel s’y oppose : c’est une faculté essentiellement mobile, fugitive et variable, sur la permanence de laquelle nul ne peut compter. Ce serait donc, pour l’exploiteur, une ressource tout à fait incertaine, qui peut lui manquer au moment où elle lui serait le plus nécessaire. Autre chose est un talent acquis par l’étude et le travail et qui, par cela même est une propriété dont il est naturellement permis de tirer parti. Mais la médiumnité n’est ni un art, ni un talent, c’est pourquoi elle ne peut devenir une profession ; elle n’existe que par le concours des Esprits ; si ces Esprits font défaut, il n’y a plus de médiumnité ; l’aptitude peut subsister, mais l’exercice en est annulé ; aussi, n’est-il pas un seul médium au monde qui puisse garantir l’obtention d’un phénomène spirite à un instant donné. Exploiter la médiumnité, c’est donc disposer d’une chose dont on n’est réellement pas maître ; affirmer le contraire, c’est tromper celui qui paye ; il y a plus, ce n’est pas de soi-même qu’on dispose, ce sont les Esprits, les âmes des morts dont le concours est mis à prix ; cette pensée répugne instinctivement. C’est ce trafic, dégénéré en abus, exploité par le charlatanisme, l’ignorance, la crédulité et la superstition qui a motivé la défense de Moïse."

"Le Spiritisme moderne, comprenant le côté sérieux de la chose, par le discrédit qu’il a jeté sur cette exploitation, a élevé la médiumnité au rang de mission."

"Les médiums modernes - car les apôtres aussi avaient la médiumnité - ont également reçu de Dieu un don gratuit, celui d’être les interprètes des Esprits pour l’instruction des hommes, pour leur montrer la route du bien et les amener à la foi, et non pour leur vendre des paroles qui ne leur appartiennent pas, parce qu’elles ne sont pas le produit de leur conception, ni de leurs recherches, ni de leur travail personnel."

"Dieu veut que la lumière arrive à tout le monde ; il ne veut pas que le plus pauvre en soit déshérité et puisse dire : je n’ai pas la foi, parce que je n’ai pu la payer ; je n’ai pas eu la consolation de recevoir les encouragements et les témoignages d’affection de ceux que je pleure, parce que je suis pauvre. Voilà pourquoi la médiumnité n’est point un privilège, et se trouve partout ; la faire payer, serait donc la détourner de son but providentiel."

Août 1865
Le Ciel et l’Enfer.

1868
La Genèse, les miracles et les prédictions.

Le livre L’obsession qui compile des extraits des revues spirites de 1858 à 1868.

En 1858
Kardec fonde la première société spirite au monde sous le nom de Société Parisienne des Etudes Spirites dont le but exclusif est l’étude de tout ce qui peut contribuer au progrès de cette nouvelle science au travers de laquelle apparaît une spiritualité fondamentale.

A cause de la répercussion considérable de son premier ouvrage spirite, Allan Kardec est considéré par nous comme le codificateur des messages et des lois divines révélés par l’au-delà pour le présent comme pour le futur. Ceci est à préciser parce qu’on le qualifie souvent dans les médias de fondateur ou de pape du Spiritisme, ce qui n’est tout simplement que de la désinformation ou de l’ignorance, parfois aussi de la malveillance.

Cela ne veut pas dire qu’on ne s’en était pas occupé avant lui. Rappelons à ce propos, les phénomènes d’Hydesville dans l’état de New-York, le 31 mars 1848 ; c’est-à-dire 9 ans avant la première parution du Livre des Esprits. Les phénomènes d’Hydesville mettent en scène la famille Fox, notamment deux de leurs filles Catherine et Margaretha, respectivement âgées de 12 et 14 ans.

Catherine se familiarisa très vite avec les bruits insolites et inexplicables qui se produisaient dans sa chambre et émanant des murs. Elle eut l’idée de dire au frappeur invisible : "Fais comme moi" et elle frappa de sa petite main un certain nombre de coups que l’être invisible répéta. Mme Fox, la mère des fillettes lui dit : "Compte jusqu’à dix" et l’on entendit dix coups.

"Quel âge ont mes enfants ?"

La réponse fut correcte.

Elle posa cette question : "Etes-vous un homme, vous qui frappez ?" Aucune réponse ne vint. Mais à celle-ci : "Etes-vous un Esprit ?" il fut répondu par des coups nets et rapides.

Les expériences se suivirent, nombreuses et précises. Les curieux attirés par ces phénomènes ne se contentèrent plus de demandes et de réponses. L'un d'eux, Isaac Post, eut l'idée de réciter à haute voix les lettres de l'alphabet en priant l'Esprit de vouloir bien frapper un coup sur celles qui composaient les mots qu'il voulait faire comprendre. De ce jour, la télégraphie spirituelle prenait cours sous une forme rudimentaire. Ce procédé est celui qui sera appliqué aux célèbres tables tournantes, plus tard avec la planchette du oui-ja et, de nos jours, par quelques imprudents ou Esprits légers et irresponsables avec le verre d'eau.

Voilà dans toute sa simplicité le phénomène qui devait faire couler tant d'encre, soulever tant de polémiques, de controverses dans le monde. Nié par les savants officiels, cantonné dans la religion science, raillé par la presse des deux mondes, mis à l'index des clergés des religions monothéistes, suspect à la justice et cependant exploité par les charlatans sans vergogne, le Spiritisme, ce néologisme inventé par Allan Kardec, devait cependant faire son chemin et conquérir auprès des bonnes consciences ses lettres de noblesse.

Signalons qu'en ce qui concerne les soeurs Fox, nous constatons que les phénomènes spirites ne se produisaient qu'en leur présence, nous reconnaissions dès lors une faculté que l'on nomme depuis la médiumnité .

Pour mieux vous informer, signalons aussi que l'Esprit qui se manifestait, déclina son identité sous le nom de Joseph Ryan, en déclarant avoir été colporteur durant sa vie terrestre. Il révéla qu'il avait été assassiné par son voisin, lequel l'enterra dans la cave de la maison où habitait la famille Fox. Or, on chercha en vain dans la cave mais quelques années plus tard après le départ de la famille Fox, un pan du mur s'écroula, laissant apparaître un squelette. Le voisin arrêté avoua son crime.

Cette manifestation qui se produisit aux Etats-Unis devint le centre d'une première mondiale du Spiritisme. Aux U.S.A. aujourd'hui, il existe plusieurs centres Allan Kardec et une Fédération Nationale dont le siège se trouve à Miami ainsi qu'à Porto Rico. Dès 1885, fut fondée l'American Society for Psychical Research qui manifesta un vif intérêt pour les médiums et les facultés leur permettant d'entrer en contact avec l'au-delà.


En 1930 , les passions soulevées par la médiumnité des soeurs Fox n'étaient pas encore apaisées puisque sous l'influence d'un pasteur méthodiste, on brûla leur maison. Une nouvelle construction fut érigée à l'identique en 1950, mais quoiqu'on puisse en dire, le Spiritisme se manifesta d'une manière forte aux Etats-Unis et dans le monde, comme pour vérifier ces paroles de l'Ecriture : "Il a été caché aux sages ce qui a été révélé aux enfants."

C'est dans un monde au-delà de notre continent européen, riche d'énergie vitale, d'expansion ardente, moins assujetti que la vieille Europe à l'esprit de routine et aux préjugés du passé, l'Amérique du Nord, que se sont produites les premières manifestations du Spiritisme ou du spiritualisme moderne si l'on traduit en anglais littéralement. Ce choix était profondément judicieux. La libre Amérique était bien le milieu le plus propice à une oeuvre de diffusion et de rénovation. Mais, d'un côté de l'Atlantique comme de l'autre, quoique avec des intensités diverses, les phases du concept spirite ont été les mêmes. Sur les deux continents, l'étude du magnétisme et des fluides avait préparé beaucoup d'hommes à l'observation du monde invisible. L'engouement pour les tables valseuses stoppa une grande partie de ces phénomènes dès lors qu'il s'agissait d'un jeu.

La phénoménologie spirite ou partie expérimentale intéressa des hommes de talent, des savants dont les noms sont autant de garanties, d'honorabilité et de sincérité qui osèrent parler tout haut de ces faits et les affirmer.

Il fut une époque entre 1900 et 1920, où la recherche psychique fit l'objet d'importantes expériences auxquelles participèrent de très nombreuses personnalités scientifiques comme d'Arsonval, Curie, Richet, Langevin, Branly, de Grammont, Leclanché, Cuneo, Vallet, le Dr Geley, le Dr Gibier, Flammarion, le colonel de Rochas.

Des moules de paraffine furent pris de certaines des matérialisations sous forme de moulages en plâtre. Des personnalités favorisées par une expérimentation aussi probante firent des déclarations appelées "Manifeste des 34". Elles déclarèrent : "Nous affirmons notre conviction que les phénomènes obtenus ne sont explicables ni par illusion ou hallucination individuelle ou collective, ni par supercherie quelconque."

Les expérimentateurs avaient, et nous citons toujours ces extraits du livre du Dr Geley : L'ectoplasmie et la clairvoyance , un esprit critique très aiguisé mais des méthodes de jugement différentes de par leur formation professionnelle et leur spécialité. Il y avait des professeurs de médecine et de droit, des membres de l'Académie des sciences et de l'Académie française des médecins, des écrivains, des ingénieurs, des commissaires de police. Il n'y avait en jeu aucun intérêt personnel. Ainsi furent abordés l'hypnotisme, la télépathie, la lévitation, les matérialisations, les apparitions, les apports, les dématérialisations et d'autres phénomènes spirites inhérents à la médiumnité, tels l'écriture automatique, l'incorporation, la voyance, la clairvoyance, la bilocation, la transfiguration, les prophéties, la télékinésie, la rétrocognition, la cognition, la médiumnité polyglotte.

A l'étranger, des savants de renoms se penchèrent également sur ces phénomènes. En Allemagne, l'astronome Zoelnher. En Angleterre, William Barret, Oliver Lodge, Myers, Crookes. En Italie, Ernest Bozzano, Lombroso, le professeur Santoliquido. En Russie, Aksakof qui produisit un livre remarquable Animisme et Spiritisme , véritable rapport scientifique sur cette phénoménologie. Des écrivains comme Balzac, Victor Hugo, George Sand, Eugène Nus, Théophile Gautier, Michelet, le père Lacordaire, Victorien Sardou apportèrent leur contribution au Spiritisme.

Si nous parlons de phénoménologie, il y a dans l'Eglise autant de phénomènes similaires à ceux produits par des médiums dignes de ce nom. Cependant, il apparaît que la lumière a été mise sous le boisseau. Avec la diminution, voire la rareté de ces phénomènes, de nos jours, il n'est plus question dans le public même spécialisé, d'expérimentations aussi magistrales. Le monde savant, en général, a toujours horreur de la tendance soi-disant mystique, et au nom de la séparation des différentes branches du savoir, on méprise ceux qui seraient tentés de mêler la spiritualité à la science. Le père Lacordaire écrivait le 20 juin 1853 : "Peut-être aussi par cette divulgation du Spiritisme, Dieu veut-il proportionner le développement des forces spirituelles au développement des forces matérielles afin que l'homme n'oublie pas en présence des merveilles de la mécanique, qu'il y a deux mondes inclus l'un dans l'autre, le monde des corps et le monde des Esprits."

Un autre prêtre catholique, l'abbé Marouzeau écrivait à Allan Kardec : "Montrez à l'homme qu'il est immortel, rien ne peut mieux vous seconder dans cette noble tâche que la constatation des Esprits d'outre-tombe et de leurs manifestations. Par là, seulement, vous viendrez en aide à la religion en combattant à ses côtés les combats de Dieu." (Christianisme et Spiritisme de Léon Denis)

Quant à l'abbé Lecanu dans son livre : Histoire de Satan , il apprécie en ces termes le rôle moral du Spiritisme : "En suivant à la lettre les maximes du Livre des Esprits d'Allan Kardec, il y a de quoi devenir un saint sur la terre."

Si nous considérons les phénomènes décrits dans la Bible, nous les retrouvons dans l'expérimentation spirite. Or, sur ce plan, nous avons beaucoup insisté sur la défense de Moïse contenue dans le Deutéronome, au chapitre XIX, v. 9 à 14.

Publié dans Itinéraire Spirite

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